
Jacques Dubarry de Lassale a un drôle de parcours. Cet homme a
repris l'exploitation agricole familiale, transmise depuis cinq
générations, soit depuis Napoléon 1er. Mais la fièvre de Malte a
décimé ce cheptel de cinq cents brebis : « Il a fallu tuer tout le
troupeau. A 50 ans, du jour au lendemain, je me suis retrouvé avec
six enfants, sans aucune indemnité, et pas de chômage ». Jacques
s'est alors reconverti en préparant un CAP d'ébénisterie. Il s'est
installé sur sa propriété et a monté un atelier : « J'ai terminé
maître ébéniste, après être passé devant une commission ». Après de
nombreuses années de labeur, cet homme ne travaille plus maintenant
que pour ses enfants, en restaurant des meubles leur appartenant.
Mais cet infatigable travailleur s'est aussi intéressé au marbre : «
Une commode, très souvent on la recouvre d'une plaque de marbre.
Mais encore faut-il savoir pour quelle utilisation. Je suis expert
en la matière ». Il a écrit son premier livre en 2001, «
L'identification des marbres ». Cinq ans de travail acharné pour
déterminer dénomination exacte, localisation, pétrographie et
utilisation de ces pierres. « A la fin du XIXe siècle, en France, il
existait cent carrières de marbre ouvertes, il en reste trois »,
dit-il, « nous achetons le marbre au Pakistan ». Il parcourt 60 000
km et rapporte 10 tonnes de marbre. Cinq ans après ce premier livre,
il s'est lancé dans « Utilisation des marbres », un prolongement du
précédent. Il a aussi donné 350 échantillons à la municipalité de
Bagnères de Bigorre, pour le musée français du marbre. La raison de
ce don : « Bagnères de Bigorre était le plus grand centre marbrier
de France au XIXe siècle, avec cinq cents ouvriers. La municipalité
avait un local disponible ». Jacques Dubarry de Lassale conclut : «
Je reçois encore des échantillons à identifier, que j'envoie au
musée, s'ils ne les ont pas. Un musée qui ne s'agrandit pas
disparaît. Ce n'est pas le cas, celui-ci s'agrandit tous les jours
». |